À propos des suffixes appréciatifs de l’espagnol. Note de mimophonie
Author
Bidaud, Samuel
Abstract
On sait que Saussure avait posé dans le Cours de linguistique généraleque le signe était arbitraire, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas de lien entre sonsignifiant et son signifié. La preuve qu'il en donnait était essentiellementla suivante: la suite phonique chargée d'exprimer un sens varie d'unelangue à l'autre. Ainsi n'y a-t-il aucun rapport entre la suite sonore boeufen français et la suite sonore Ochs en allemand (Saussure, 1967:100). Cetargument permettait également à Saussure de rejeter l'idée selon laquelleles onomatopées étaient motivées, puisque, là encore, elles variaient d'unelangue à l'autre.Or, la question de l'arbitraire du signe avait été déjà discutée bien avantSaussure et l'est encore après lui, et l'on ne saurait considérer son point devue à l'heure actuel comme fondé.Déjà dans le Cratylede Platon, Cratyle soutenait que le son représentaitla chose et que les mots étaient motivés, contrairement à ce que soutenaitHermogène, qui lui pensait, en pré-saussurien, qu'il n'y avait aucun rapportentre le signifié et le signifiant. L'âge classique a connu des débats similaires,et des grammairiens comme Court de Gébelin s'efforçaient de montrer quechaque lettre était douée d'une valeur sémantique en soi, par exemple lesdentales, qui servent à nommer